Wysips, la révolution solaire de l’automobile ?

Voici une nouvelle technologie qui devrait bientôt révolutionner les secteurs de l’aéronautique, de la téléphonie mobile et, bien sûr, de l’automobile. Il s’agit d’un concept permettant de rendre productrice d’énergie toute surface exposée à la lumière.

Quelques années en arrière, Joël Gilbert, astrophysicien et cofondateur de Sunpartner, a l’idée d’associer les propriétés des films lenticulaires (qui permettent à un écran, par exemple, d’afficher deux images différentes selon l’angle de vue) à des capteurs photovoltaïques. Il dépose des brevets et s’associe avec Ludovic Deblois, ingénieur spécialisé dans la recherche sur les énergies solaires, pour trouver des applications à son invention. L’objectif consiste à développer un concept applicable à grande échelle, sans que les coûts industriels n’explosent… Le premier secteur exploré est donc la téléphonie, pour laquelle Sunpartner va déposer un brevet consistant à intercaler un film ultra fin intégrant des cellules photovoltaïques entre l’écran d’un téléphone et sa dalle tactile. Bien entendu, ledit film est totalement transparent, Joël Gilbert ayant eu l’astucieuse idée de camoufler les cellules par des jeux de lentilles. Et c’est bien là que se situe la principale innovation de Wysips. Plus qu’une technologie, c’est véritablement un concept d’intégration de modules photovoltaïques au sein de n’importe quelle surface.

Pionnier des Smart Surface

Au-delà de cette première application qui a surtout pour but de démontrer l’efficacité du concept, le procédé Wysips est capable de transformer en centrale solaire n’importe quel support, verre, textile, papier, résine, plastique… et ce, quelle que soit sa taille, simplement à partir de la lumière du jour ou artificielle. Wysips présente un formidable potentiel, notamment dans le secteur automobile. Ludovic Deblois, président de Sunpartner, nous a confié chercher des partenaires constructeurs ou équipementiers afin de développer sa technologie d’intégration de capteurs photovoltaïques sur les écrans des GPS embarqués, les tissus de sièges, ou encore la peinture de la carrosserie. “Nous prévoyons d’intégrer Wysips au rythme des avancées fonctionnelles : au fur et à mesure que seront utilisés des outils à faible courant, mais aussi sur toutes les nouveautés dites de confort et de sécurité, la géolocalisation par exemple. A terme, Wysips pourra venir alimenter les touch screens, le tableau de bord, les vitrages…”

Ce qui présenterait notamment un intérêt pour réduire les câbles à l’intérieur des habitacles, en rapprochant la source d’énergie de son consommateur. D’autant que la puissance développée est loin d’être ridicule, avoisinant les 100 W/m2 de surface couverte. On peut ainsi tout à fait imaginer un toit ouvrant complètement autonome, qui utilise l’électricité qu’il produit lui-même. AGC Glass ou Corning travaillent également sur des fonctions approchantes, mais pas avec la même technologie.

Les investissements en R&D restent néanmoins considérables pour arriver à une commercialisation de masse. C’est la raison pour laquelle Sunpartner souhaite rester un partenaire de recherche et céder des licences, tandis que l’impulsion devra venir d’un constructeur automobile, choisissant de s’impliquer dans le projet, en partenariat avec un fournisseur. En revanche, pas de rêve déraisonné. Si la recherche continue d’avancer, utiliser l’énergie solaire pour fournir l’électricité de propulsion d’un véhicule est encore hautement hypothétique…